🧑‍🎓 Nos cycles d'études

Cycle de cours d'étude juive et philosophique par le rabbin Rony Klein

« Idoles anciennes, valeurs contemporaines : le même piège / la même impasse ? »

mars 2024juin 2024

Après 1945, la philosophie fleurit en France, entre l’existentialisme de Jean Paul Sartre et le structuralisme des penseurs des années 1960. La pensée juive réagit à cette effervescence à travers l’Ecole d’Orsay née dans l’immédiate après-guerre. Ses maîtres-penseurs sont Jacob Gordin, un génie méconnu né en Lettonie et passé par la philosophie allemande, et le Rabbin Léon Askénazi (Manitou), disciple lui-même de Gordin. D’autres, comme Eliane Amado Lévy-Valensi et André Néher, se joindront par la suite à cette aventure intellectuelle hors-pair. 

Quel est l’enjeu de cette entreprise ? Proposer une autre pensée de l’Histoire que celle qui s’impose alors par la grille de lecture hégélienne ou marxiste. 

L’Histoire d’Israël échapperait aux cadres de l’Histoire universelle, faite de guerres entre Etats ou de luttes de classes antagonistes. Au fil de la Torah, elle élabore l’enfantement d’une identité humaine spécifique, celle appelée à la sainteté à travers la construction d’une famille et d’un peuple aux structures inédites. Pour faire naître cette identité, il faut se dépouiller des schémas dans lesquels se pense l’Histoire occidentale, et se mettre à l’écoute d’une autre tradition : celle que tracent les versets bibliques et leurs commentaires infinis. 

Nous explorerons ces différentes pistes à travers la lecture de textes de pensée juive contemporaine, qui nous accompagneront jusqu’à la seconde génération des penseurs juifs français (Jean Zacklad, Claude Birman, Benny Lévy) et jusqu’à aujourd’hui.



. Séances : 

L’Histoire comme enfantements de l’identité d’Israël 

Israël face aux révolutions de l’Histoire 

La poursuite des générations d’Israël face à leur engloutissement dans la mythologie grecque

Les complexes d’Isaac et d’Œdipe 

De l’Histoire révolutionnaire à l’histoire sainte d’Israël

Entre Sartre, Lévinas et Philon : comment échapper aux « camps de l’histoire universelle » ?

Notre invité Claude Birman, un élève de Zacklad : la seconde génération de la pensée juive française (années 1970-1980)  


Cycle de cours d'étude juive et philosophique par le rabbin Rony Klein

« Voyage entre l’humain et son prochain : un aller/retour ou un retour simple ? »

octobre 2023 février 2024

La pensée juive au XXe siècle se décline souvent en trois penseurs (Hermann Cohen, Franz Rosenzweig et Emmanuel Lévinas) et deux pays (l’Allemagne et la France). . Entre les trois, un fil conducteur décisif : la relation à l’Autre. 

Ce sursaut juif provient du plus profond de ce mouvement d’assimilation comme un boomerang : Cohen lui-même, grand professeur de l’université allemande et fondateur de l’école néo-kantienne, se retournera, en fin de carrière, vers son identité juive pour écrire ce livre extraordinaire : La religion de la raison tirée des sources du judaïsme. Il paraît après sa mort en 1918 et place la relation au prochain au cœur de sa pensée. 

Franz Rosenzweig, disciple de Cohen à Berlin, prend immédiatement la relève avec l’étincelant Etoile de la Rédemption (1921), qui approfondit encore la pensée juive comme pensée de la relation, à la fois à Dieu et à autrui. 

Enfin, en France, au sortir de la Seconde Guerre mondiale, Emmanuel Lévinas, enrichi des apports de la philosophie existentielle de Heidegger et de Sartre, axera sa pensée sur la relation à autrui comme visage. D’ailleurs, autour de cet itinéraire dans le siècle, Benny Lévy, guéri, notamment grâce à Lévinas, des errements de la politique révolutionnaire, reprendra ce mouvement de pensée en le nommant « Retour ».

Nous étudierons, à travers ces trois auteurs, les mêmes questions qui reviennent : 

● Le judaïsme est-il fondamentalement une éthique, à savoir une pensée de la relation à autrui ? Et qu’en est-il de la dimension proprement religieuse de la Torah, à savoir du rapport à Dieu comme commandement ? 

● Epineuse rivalité du judaïsme et du christianisme comme éthique ? 

● Quel ‘Retour’ justement ? La personne juive du XXème siècle serait-elle celle qui se retourne vers ses sources ? Mais est-ce si simple : nourrie de rationalisme et de critique de la « religion », peut-elle réellement faire retour ? Et vers quoi exactement ? 

● Quel est le rapport du judaïsme à l'Occident comme incarnation du langage philosophique ? Peut-il réellement s'en détacher ? 

Un recueil des sources étudiées sera distribué au début des cours.



Cycle de cours d'étude juive et philosophique par le rabbin Rony Klein

« Torah et justice sociale »

novembre 2022 – mars 2023

Par Torah et « justice sociale », ce cycle de cours se donne d’abord comme objectif d’étudier un certain type de rapport à autrui, surtout celui qui est défini par la Torah comme « pauvre » (‘ani) ou « démuni » (evion), mais aussi l’être vulnérable quel qu’il soit : la veuve, l’orphelin, les « esclaves ». Equivalent de nos ouvriers et ouvrières modernes ou, dans un sens différent, le Lévite et le Prêtre.

Ce rapport dessine les contours d’une économie fondée sur le rapport à l’autre, la solidarité et le don. En effet, la « justice sociale », pour la Torah, se caractérise avant tout sur le souci de l’autre, surtout lorsqu’il est faible. Mais, avant même d’aborder la question sociale, nous tâcherons de cerner le rapport de l’être humain à ses « besoins fondamentaux », à partir de la situation contemporaine et des réponses proposées par la Torah à la question du besoin et du désir.

Nous étudierons ainsi notre rapport général au travail, à la propriété, la nature et à ses ressources. Car on oublie parfois que la Torah se préoccupe avant tout de l’être humain charnel, corps et esprit au travail, en interaction constante avec la nature et avec ses semblables ; ainsi, l’homme n’a rien pour elle d’un esprit désincarné.

Rony Klein nous guidera dans l’étude des sources suivantes :

Le cycle de cours suivra des thématiques bien précises :

Nous aurons le plaisir d’avoir, l’espace d’un cours, un dialogue entre Rony Klein et le rabbin massorti Yeshaya Dalsace de la communauté Dor VaDor (Paris Est).

Un recueil des sources étudiées sera distribué au début des cours.

Pour s'inscrire : 

Cycle de cours d'étude juive et philosophique par le rabbin Rony Klein

« Le pouvoir, Saison 2 : le royaume messianique d’Israël »

mars 2022juillet 2022

Après avoir abordé, dans le premier cycle (novembre 2021 à mars 2022) la question du pouvoir dans la Torah, nous étudierons le Tiqqun (réparation) du pouvoir, tel qu’il se met en place à partir de la royauté de David. En effet, le royaume de David présente un tournant notable dans le texte biblique : il esquisse les traits d’un pouvoir bon, à savoir un pouvoir qui ne serait nécessairement soumis aux vices habituels du pouvoir, comme la corruption, l’inclination au luxe et à l’oppression du peuple.

Peut-il y avoir un pouvoir préservé des traits pernicieux du pouvoir ? Un pouvoir au-delà du pouvoir ? C’est précisément ce que Lévinas a nommé dans un texte célèbre « L’Etat de David ».

Afin de le comprendre, il faut se pencher sur la figure du berger dans la littérature prophétique et midrashique, mais aussi sur les analyses de penseurs comme le Maharal et le Chla concernant le royaume messianique. Nous aborderons aussi la controverse juive contemporaine autour du pouvoir, qui s’est exacerbée avec la naissance de l’Etat d’Israël. Quel type de pouvoir est approprié à l’être-juif ? Comment la société d’Israël doit-elle être structurée ? Des penseurs comme Buber, Jacob Taubès, Charles Mopsik, et d’autres encore, ont soulevé ces questions décisives et y ont apporté un certain nombre de réponses.

A travers l’étude des sources juives, Rony nous aidera à retrouver les grandes questions de la philosophie politique que l’Occident se pose depuis toujours. En effet, la Torah nous invite à penser en termes nouveaux ces questions d’autant plus décisives depuis qu’Israël a retrouvé la souveraineté politique sur sa terre.

Cycle de cours d'étude juive et philosophique par le rabbin Rony Klein

« Le pouvoir politique dans la Torah »

novembre 2021 – mars 2022

La Torah se présente comme l’élaboration d’une société utopique, une société sainte. Et comme toute société, elle se pose la question du pouvoir. En effet, très vite, des figures dominantes se profilent à l’horizon de cette société : les Patriarches et Matriarches, Joseph, Juda, Moïse, Aaron, Myriam, Josué, les juges, Samuel, Saül, David, Salomon. On aura reconnu parmi eux des prophètes, des prêtres et des rois.

Comment s’établit le pouvoir en Israël ? Est-il structuré hiérarchiquement, à travers des rapports de domination ? Ou alors la société d’Israël est-elle fondamentalement égalitaire, puisque Dieu a créé tous les êtres humains à son image ? Pourquoi voyons-nous tout de même en Israël émerger la royauté, incarnation de la forme politique la plus inégalitaire qui soit ?

La question de la royauté est au cœur du dispositif politique d’Israël, et elle pose les questions politiques qui nous occupent toujours : y a-t-il nécessité d’un roi ? L’Etat de Moïse – « Etat de David » pour paraphraser Lévinas -, est-il monarchique, théocratique, républicain ou démocratique ?

A travers l’étude des sources juives, Rony nous aidera à retrouver les grandes questions de la philosophie politique que l’Occident se pose depuis toujours. En effet, la Torah nous invite à penser en termes nouveaux ces questions d’autant plus décisives depuis qu’Israël a retrouvé la souveraineté politique sur sa terre. Les feuilles des sources à étudier seront distribuées en avance de chaque cours.

Cycle de cours d'étude juive et philosophique par le rabbin Rony Klein

« Les paradoxes de la liberté dans le judaïsme »

mars 2021juin 2021

La question de la liberté se tient au centre de l’interrogation philosophique sur l’être humain, mais aussi au cœur des textes juifs. Du côté philosophique, la notion de liberté fait l’objet d’un débat qui traverse la philosophie de Descartes à Sartre en passant par Spinoza et Merleau-Ponty, entre partisans du libre-arbitre et déterministes. Du côté juif, la liberté apparaît d’emblée, au moment où Adam, face à l’interdit divin au Jardin d’Eden, est exposé à sa propre liberté. Et n’en va-t-il pas de même pour la génération suivante, celle de la rivalité entre les frères Caïn et Abel ? L’homme biblique est donc d’emblée un être en proie à son libre-arbitre, doué de la faculté de choix, comme le dit Dieu lui-même à Caïn pour le tirer de son désespoir. C’est ce choix qui nous permet de juger sa conduite : a-t-il fait le choix d’obéir à Dieu, ou de lui désobéir ?

La littérature rabbinique abonde en exemples illustrant cette faculté de choix, ce rapport libre de l’humain à Dieu. Pourtant, la liberté de l’être juif n’a pas ce caractère absolu de la liberté moderne, qui se veut pleinement souveraine, créatrice d’elle-même. L’homme juif ou la femme juive se sait placé.e en face de Dieu. Que faut-il entendre par là ? Que cet être humain est d’abord inscrit dans un monde qu’il n’a pas créé, et dans lequel il vit comme « créature ». Plus encore, l’intrigue juive elle-même, qui commence avec l’élection d’Abraham, la transmission de la promesse divine aux Matriarches et aux Patriarches, et son accomplissement avec la Sortie d’Egypte et le Don de la Torah, excède largement la liberté humaine. Il s’agit toujours de choix divins, non humains. Nous autres, ici sur Terre, semblons subir une aventure qui nous dépasse, qui se trame dans l’esprit de Dieu, lequel met à exécution un plan prémédité. Est-ce à dire que la liberté humaine n’est qu’une illusion ? Nous sommes partis de l’évidence de la liberté, pour aboutir à son contraire !

Voilà les retournements et les paradoxes que nous allons explorer dans ce cycle de 6 cours selon les thématiques suivantes :

1. L’origine biblique de la liberté : Adam, Caïn, les enfants d’Israël
2. Les dérives de la liberté absolue dans la Torah
3. Les paradoxes de la liberté humaine face au plan divin dans l’Histoire
4. L’approche talmudique de la liberté : Le Traité des Pères, Berakhot
5. La question de la liberté au Sinaï : le Maharal, Lévinas
6. La question de la liberté dans la pensée juive : entre Maïmonide et Rabbi Tsadoq Hacohen deLublin, maître hassidique du 19e siècle


Cycle de cours d'étude juive et philosophique par le rabbin Rony Klein

« Le juif, le converti et le fils de Noé »

décembre 2020 – mars 2021

Rony Klein abordera la question de l’identité juive par ses marges : le converti, cet homme ou cette femme nés en dehors d’Israël, et désirant intégrer le peuple d’Israël, et le fils de Noé, à savoir un homme non-Juif entendant respecter les sept commandements du fils de Noé, énoncés dans la Torah.

Ce thème nous permettra de poser des questions cruciales sur l’identité juive dans son ouverture sur l’universel, et sur la société juive comme société accueillante envers l’étranger qui habite en son sein.